Vendredi 5 février, Angélique Michelin d’EduSens a animé à l’Agartha un atelier sur la confiance et l’estime de soi, un sujet que des mamans de Cournon et Beaumont ont trouvé inspirant.
C’est à partir de plusieurs situations qu’Angélique a proposé de définir ces deux notions qu’il ne faut pas confondre. L’estime de soi est une démarche intérieure, fragile et changeante qui touche aux valeurs que nous nous accordons : « je vaux quelque chose, je respecte mes valeurs » alors que la confiance en soi est liée à nos actes et à nos comportements et va puiser dans nos ressources : « j’ai les compétences pour réussir, je suis capable ».
Angélique se réfère à Isabelle Filliozat, psychothérapeute et auteure de nombreux livres sur le développement personnel, pour nous apprendre qu’il existe plusieurs types de confiance, 4 exactement :
- La confiance de base ou sécurité intérieure, qui est la plus importante. Il s’agit de la confiance qui se construit, dès le plus jeune âge par l’amour inconditionnel, celui de ses parents. C’est cette confiance qui permet à l’enfant et à l’adolescent de se sentir bien dans son corps, à sa place dans le cocon familial et dans la société et surtout de se sentir aimé pour ce qu’il est, et non pas pour ce qu’on aimerait qu’il soit.
- La confiance en sa propre personne est la capacité à s’affirmer, choisir, avoir des préférences et accepter ou refuser telle ou telle situation.
- La confiance en ses compétences, notamment à l’école (et plus tard au travail), est liée à la conscience de ses capacités, de ses connaissances, de ses acquis et des points à développer.
- Enfin, la confiance relationnelle, dans le même contexte que la confiance en ses compétences, est l’aptitude à aller vers les autres et faire avec eux, à parler, échanger, partager et donc grandir.
Les pyramides de confiance et des besoins
Voici quelques pyramides très parlantes qui ont le mérite de nous interroger sur nous-mêmes et sur notre relation avec nos progénitures quel que soit leur âge.
En bref, le degré de confiance est lié à une peur : celle de décevoir. Il est donc important pour les parents de prendre conscience que le parcours de l’enfant et de l’adolescent est complètement inversé par rapport à celui de l’adulte. En effet, vous avez sûrement déjà constaté par vous-mêmes que plus l’enfant est jeune, plus son estime de soi est immense (il n’a peur de rien et se sent capable de tout !) et plus on avance dans l’âge, plus il est difficile de s’affirmer et de conserver une confiance inébranlable.
C’est pourquoi il est primordial d’accepter son enfant/ son ado tel qu’il est, et surtout sans qu’il ait peur qu’on l’aime moins. Comment ? En différenciant sa personne et son comportement ! En évitant les « tu » accusateurs qui tuent et en privilégiant les « je » me sens par la situation que qu’elle nous fait vivre.
Il est essentiel de garder à l’esprit que l’amour est le carburant d’une relation et non une récompense !
Saviez-vous qu’un câlin augmente le taux d’ocytocine ? On l’appelle hormone de l’attachement ou hormone du bonheur. Cela se produit dès que l’on prend dans ses bras, ou que l’on est pris dans les bras de quelqu’un pendant au moins vingt secondes. Produite par le cerveau, elle a un effet d’apaisement et engendre une sensation de bien-être immédiat. Plus on fait des câlins à nos enfants, et plus ils se sentiront aimés, apaisés et donc en confiance.
L’effet pygmalion, ou l’influence de l’autre, et la figure d’attachement
Angélique nous a également expliqué l’effet pygmalion, qui prouve que la façon dont on considère une personne influence notre manière d’être et d’agir avec elle. Ainsi, ce regard sur elle impacte ce qu’elle pense d’elle-même et par conséquent, ses actions. Plus on est bienveillant avec nos enfants, plus on les encourage, plus on les félicite des petits riens, et plus ils gagnent en autonomie, en responsabilité et en confiance.
La confiance en soi dépend donc aussi de ce que les autres nous renvoient de nous-même. C’est l’effet miroir. L’effet miroir est permanent, dans toute relation. Là où il est le plus fort, c’est avec la figure d’attachement, en général la mère, et plus tard, une personne dont le jeune voudra s’inspirer.
A savoir que c’est sur la figure d’attachement que l’enfant qui va contenir ses émotions toute la journée va se décharger ! Et oui ! Lorsqu’il fait une crise, l’enfant ne fait qu’extérioriser tout ce qu’il a engrangé en lui sur la personne qu’il aime le plus et avec qui il se sent le plus en sécurité. Un enfant qui n’explose jamais s’oblige donc à contenir en lui tout le bien et le mal subis dans sa journée. Ce qui comporte des risques pour sa croissance psychologique. Ça fait réfléchir non ?
Les stratégies d’évitements ou l’autosabotage !
Dans la deuxième partie de l’atelier, Angélique a présenté les stratégies d’évitement, ces stratégies inconscientes mais indispensables, qui permettent de protéger l’estime de soi. Elles sont au nombre de 5 :
1. La comparaison ascendante non pertinente : c’est lorsque qu’on se compare à des personnes que l’on considère comme des génies, des personnes inimitables et donc qu’on se met dans la tête qu’on ne pourra jamais atteindre leur niveau.
2. La comparaison descendante : « oui mais bon, je suis dans la moyenne, il y a pire que moi ». On s’autorise ainsi à faire moins d’efforts et on réduit nos performances.
3. Le biais d’autocomplaisance : « c’est pas ma faute ! » On s’attribue la responsabilité des succès mais pas des échecs qui sont dûs à des facteurs extérieurs (l’enseignant qui note mal, le cours mal photocopié…). On ne tire pas profit de nos erreurs et on ne cherche pas à progresser. En considérant que les événements sont indépendants de nous, on se targue d’être impuissant et c’est comme ça qu’on affaiblit notre sentiment de contrôle.
4. L’autohandicap ou se mettre des bâtons dans les roues : ah ah la fameuse nuit blanche avant l’examen ! En cas d’échec, il est bien plus facile de le reporter sur l’obstacle (manque de sommeil, timidité, douleur…) que sur ses capacités et notamment l’absence d’efforts, le manque de révision…
5. La désidentification psychologique : « ça ne m’intéresse pas ! » « Je m’en fous »… Cette stratégie est la plus grave en soi car elle fait apparaître une perte de valeur et donc une perte de motivation. Dans certaines situations, les conséquences peuvent être dramatiques, la pire étant qu’un enfant ou un ado se sente complètement ignoré, transparent et qu’il se renferme complètement sur lui-même.
Conclusion : éduquons pour donner confiance !
Pour conclure, on en revient à l’éducation bienveillante, un modèle construit sur un équilibre entre un cadre ferme (et non autoritaire) et un cadre souple (et non laxiste) en protégeant (et non en surprotégeant). En se centrant sur les situations et non les personnes, la communication entre parents et ados peut rapidement être rétablie. Et ça marche dans les deux sens !
La société change à toute vitesse. Il est évident que les métiers qu’exerceront nos enfants et ados n’existent même pas encore ! Ce n’est malheureusement pas uniquement d’avoir les meilleures notes à l’école qui leur assurera un avenir sain construit sur des bases solides. Notre rôle d’éducateurs est de leur apprendre à savoir s’adapter, à prendre de la hauteur en toute circonstance, à rebondir sur les épreuves, à tirer des leçons et à gagner confiance et estime de soi pour intégrer le cercle vertueux de la réussite.
Les clés de la réussite ! Et de la motivation ! C’est le prochain thème de l’atelier pour lequel nous vous donnons rendez-vous vendredi 13 mars de 19h30 à 21h30 à l’Agartha, autour d’un verre de cidre, un café et surtout beaucoup d’eau !
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