Vendredi 15 novembre, Angélique Michelin était de retour à l’Agartha pour parler des émotions. C’est à partir des expériences des mamans présentes qu’elle a pu transmettre quelques notions que nous sommes heureux de partager avec vous.
Tous les enfants sont différents ! On le sait bien, mais c’est toujours étonnant de constater à quel point ils peuvent avoir des caractères, des attitudes ou des comportements opposés, alors qu’ils sont élevés dans la même famille ! Bien souvent, ces différences influent sur les relations familiales, et ce n’est pas toujours facile à gérer pour les parents !
Angélique propose de se pencher sur les émotions pour réfléchir ensemble sur une autre manière d’entrer en relation avec nos ados.
Derrière l’émotion : un besoin !
L’émotion n’est que le messager : derrière chaque émotion se cache un besoin pas ou mal satisfait. La première chose à faire est donc de déterminer quel besoin est à prendre en considération. Et c’est loin d’être facile !
En effet, Angélique a souligné que les besoins sont universels. Ainsi, quand on se dit qu’on a « besoin de calme », ce n’est pas le cas de tout le monde sur terre ! Le calme n’est donc qu’une stratégie mise en place pour répondre à un besoin !
Quelle différence entre une émotion et un sentiment ?
Ce qui différencie une émotion et un sentiment est sa durée et son intensité.
Un sentiment est un état affectif complexe et durable lié à certaines émotions.
Ex : l’amour, la haine, la rancune…
Une émotion est un état affectif intense et éphémère lié à une situation et caractérisé par des troubles divers (ex : accélération du pouls, transpiration…).
Ex : la colère, la joie…
C’est comme une vague sur laquelle il faut surfer. C’est aussi un signal pour se protéger ou qui montre qu’on a un besoin non satisfait.
En apprenant à comprendre nos émotions, nous nous efforçons aussi de les accueillir et de les accepter, ou au moins de prendre le temps de leur laisser une place.
Or, rappelons que le cerveau de nos ados n’est pas fini de former et qu’ils vivent donc des tempêtes émotionnelles difficiles à canaliser.
Pourquoi connaître les besoins communs à tous les humains est un premier pas vers l’apaisement ?
On le répète, les émotions sont des signaux d’alarme qui nous préviennent que nos besoins ne sont pas respectés. Il faut donc commencer par identifier les besoins communs à tous les humains, autres que ceux indiqués dans la fameuse pyramide de Maslow.
Notre manque de « connaissance du langage des besoins » est un obstacle à la résolution pacifique des conflits. C’est justement sur cette théorie que repose la pratique de la Communication Non Violente (CNV).
Apprendre à reconnaître nos propres besoins non satisfaits et ceux des autres derrière les critiques et les jugements
On doit reconnaître nos besoins non satisfaits pour communiquer AVEC les autres, pas CONTRE les autres :
quand on exerce un jugement contre quelqu’un d’autre
quand on exerce un jugement contre nous-même
Tous les humains ont les mêmes besoins, ce qui diffère est la stratégie avec laquelle ils ont été éduqués pour les satisfaire.
Souvent, nous exprimons nos besoins en espérant que ce soit les bons. Malheureusement, on ne sait qu’on les a correctement identifiés que lorsqu’on a obtenu satisfaction.
Si on se sent toujours de la même manière une fois le besoin satisfait (en colère, anxieux, impuissant, tendu, frustré…), c’est qu’on s’est trompé dans l’identification du besoin (ou alors qu’on a mal formulé la demande).
Il est possible de s’entraîner, comme un jeu, à tenter de deviner les besoins à l’origine de n’importe quel message. Cette capacité à discerner les besoins des autres est capitale dans la résolution des conflits :
« Avez-vous besoin de… ? »
« Quand tu dis cela, est-ce parce que tu as besoin de… ? »
« Vous avez vraiment besoin de sentir que… ? »
Si une partie engagée dans le conflit a l’impression que l’autre partie lui adresse un jugement (sous forme de critique, de diagnostic ou d’interprétation intellectuelle), elle va à coup sûr consacrer son énergie à se défendre et à contre attaquer.
Pour conclure, le sujet est vaste… et infini.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’une émotion est liée à une situation. Rien ne sert d’en vouloir à l’autre, en l’occurrence, à nos ados. Derrière leurs comportements se cachent des besoins non identifiés :
ils peuvent avoir besoin d’accaparer l’attention,
ils peuvent avoir envie de prendre une revanche,
ils peuvent avoir besoin d’être soutenu ou de reconnaissance,
ils peuvent avoir un désir de prendre ou d’avoir le pouvoir sur une situation bien précise.
Il est donc important de juger une situation et non l’adolescent.
Prochaine rencontre : vendredi 10 janvier 2020 sur le thème des Rencontres Parents-Profs.
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